« Sloàn tu restes à la maison ce soir, il faut que tu surveille tes soeurs. » « Mais maman, je devais retrouver Eoghan ce soir. » « Et bien tu annules jeune homme ! » Je soupire et descends les escaliers pour retrouver ma mère dans la cuisine. Elle me lance un regard qui veut tout dire. Je n'aurais pas le droit de discuter ce soir. J'ai dix-sept ans et pas spécialement envie de rester à la maison pour surveiller les deux monstres qui me servent de petites soeurs. Emma est née trois ans après moi et Jules encore deux ans plus tard. Je vais passer ma soirée avec deux filles de 14 et 12 ans. Autant dire que je ne suis pas spécialement pressé. Pourtant. Elles sont mes petites soeurs et je ferais vraiment n'importe quoi pour elles. Ils nous arrivent de nous prendre la tête et en général je finis toujours par perdre. Et oui, je ne fais pas vraiment le poids face à trois filles enfin quatre vu que ma mère est souvent de leurs côtés. Et comme notre père est aux abonnés absents, je suis obligé de faire face tout seul. Ma famille je l'aime plus que tout. Des fois, je dis que j'aimerais ne pas avoir de petites soeurs, mais c'est toujours dit sous le coup de la colère. Parce que quand Emma est rentrée à la maison en pleurs parce qu'un de ses copains c'était moqué de son appareil dentaire, j'ai été le premier à aller la voir pour la consoler avant d'aller voir le fameux copain histoire de lui remettre les idées en place. C'est vers moi que c'est tourné Jules quand elle s'était fâchée avec sa meilleure copine. Je suis leur grand-frère, leur héros comme elles disaient lorsqu'elles étaient petites. Elles sont très proches entre elles, mais je sais que j'aurais toujours ma place dans leur vie. Enfin ce soir, je préférais être ailleurs quand même. « Sloàn on mange quoi ? » « Du pain et de l'eau ! » « 'Tain t'es pas drôle. » Je me retrouve entouré de trois filles affamées et d'un seul coup c'est la panique. Heureusement maman m'avait laissé quelques trucs dans le frigo pour pouvoir gérer. La soirée se terminera sur le canapé à regarder un film à l'eau de rose. Je déteste ce genre de film, mais pour mes soeurs je ne dis rien. Comme toujours.

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« Sloàn tu peux venir mon grand ? » Surpris par le ton faible de la voix de ma mère, je me précipite presque dans le salon. Depuis quelques temps, je remarque que ma maman ai de plus en plus fatigué. Il y a déjà près de huit ans, elle a perdu son travail et nous avons déménagé en banlieue. Je sais qu'elle enchaîne les petits boulots pour que l'on puisse vivre normalement. Mes soeurs ne ce souci pratiquement jamais de l'argent. Elles ont conscience que nous ne pouvons pas faire du shopping tous les week-ends, mais elles ne ce font pas beaucoup de souci non plus et je sais que maman ne leur dira jamais rien. Enfin. Je rejoins donc ma mère dans le salon et pour la première fois, je la vois fermer la porte derrière moi. Je commence sérieusement à me faire du souci. Je plonge mon regard dans le sien et tout de suite elle me rassure en venant s'asseoir à côté de moi avec un petit sourire aux lèvres. « Qu'est-ce qui se passe maman ? » lui demandais-je doucement. « Ecoute mon chéri... Je me déteste de devoir te demander cela, mais... Ce serait bien que tu trouves un petit travail, tu sais... Juste pour aider un peu à la maison. » Il me suffit de croiser le regard de ma mère pour comprendre à quel point cela lui coûte de me demander cela. Je sais qu'elle pense que c'est quelque chose d'effroyable, mais je ne pense pas. D'ailleurs, je me rapproche d'elle et la prends doucement dans mes bras. « J'avais déjà vu avec un copain. On pensait travailler au café en centre-ville, ils cherchent des serveurs. » Ma mère nous élève seuls depuis toujours. Les filles n'ont pas le même père que moi, mais leur père aussi est parti. Il est resté jusqu'à la naissance de Ninàh. Elle avait trois mois quand il est parti. Soi-disant, il ne voulait pas de trois enfants et encore moins de moi. Ma mère la plus ou moins jeter et aujourd'hui il ne reste que nous. On est plus unis que jamais et je sais que c'est également mon rôle d'aider ma famille. Je suis le seul homme de la maison et je prends mon rôle à coeur. « N'est pas honte maman. C'est normal. Je vais t'aider. On va s'en sortir ! » On ne reparlera jamais de nos problèmes d'argents. On le sait tous les deux et on ne veut pas inquiéter les filles c'est tout. On se débrouille tous les deux et cela marche plutôt bien dans le fond.

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Maman est partie en vacance avec l'une de ses amis et elle a laissé la maison aux filles. Je ne vis plus avec elles depuis près de trois ans désormais, mais j'ai décidé de revenir pour le weekend. J'ai confiance en mes sœurs, mais elles ont décidé d'organiser une soirée avec leurs amis et je préfère rester dans le coin pour être sûr que tout se passe bien. Ce soir-là, je retrouve également Phoebe, ma meilleure amie. A la base, elle est une amie de ma plus jeune sœur, mais je ne sais pas... On a tout de suite accroché tous les deux, même si je suis bien plus vieux qu'elle. C'est un peu comme si elle était une troisième sœur pour moi. Je l'ai vu grandir et nous n'avons cessé de nous rapprocher tous les deux. Appuyer sur le mur qui sépare le salon de la cuisine, j’observe mes sœurs et Phoebe en pleine discussions. Depuis quelques temps, je me dis que Phoebe a beaucoup changé. Elle devient une vraie femme et… Une belle femme. Mais elle a dix-sept ans et j’en ai vingt-trois. Je n’ai pas le droit de penser cela d’elle. Pourtant… La jeune femme me sort de mes pensées en se rapprochant de moi pour venir déposer un baiser sur ma joue. « Tu t’endors Sloàn. » « N’importe quoi. Je vous surveille. » Elle soupire et me donne une petite tape sur l’épaule. « On en as pas besoin. » Oh ça je sais qu’elles n’en ont pas besoin. Mais c’est plus fort que moi. Et d’ailleurs je passerais le reste de la soirée à les surveiller. Et à voir Phoebe se faire draguer par un garçon de son âge. Chose normal, mais qui a réveillé une jalousie sans fin en moi.

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Les années ont continué à passer et les sentiments que j’ai commencés à avoir pour la jeune femme n’ont cessé de grandir. En seulement deux ans, j’ai vraiment craqué pour Phoebe. Je ne sais pas pourquoi, mais elle représentait un certains idéale féminin pour moi. J’ai commencé à me poser de sérieuses questions, lorsque j’ai commencé à me rendre compte que je rêvais de l’embrasser ou de passer des heures avec elle dans mes bras. J’ai essayé de me changer les idées, de voir d’autres femmes, mais a chaque fois c’était la même chose, elle n’était pas comme Phoebe et je finissais par la plaquer. Jusqu’à il y a quelques mois…
Cela fait quelques jours que Phoebe est étrange avec moi. Ce n’est pas qu’elle m’évite, mais j’ai l’impression qu’elle est distante avec moi. Alors ce soir, je me décide à l’inviter à passer à l’appartement. J’ai peur d’un refus, mais finalement la voilà qui arrive. Je la laisse entrer et lui fais un petit sourire, mais je vois bien que quelque chose cloche. « Qu’est-ce qui t’arrive Phoebe, t’es bizarre ces derniers temps.. » Elle fuit mon regard et s’éloigne même de quelques pas avant de me dire doucement : « Je suis enceinte Sloàn… » D’un seul coup, j’ai l’impression de me prendre la claque du siècle. Je n’ai jamais avoué à Phoebe ce que je pouvais ressentir pour elle, mais cette annonce… Ca fait un mal de chien. Mais ce qui fait encore plus mal c’est que le mec qui l’as mise enceinte c’est barrer avec une autre. Et que je suis en train de prendre une Phoebe effondrée dans mes bras. Ca fait mal, mais encore une fois je m’efforce de jouer le rôle que je dois jouer dans sa vie, le rôle du meilleur ami. Je passe le reste de la soirée à la réconforter et à lui dire que je serais là pour l’aider quoiqu’il arrive. « Tu pourra toujours compter sur moi Phoebe. »

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Une nouvelle soirée organisée par mes petites sœurs. A croire qu’elles passent leurs temps à faire cela au final. Bien entendu malgré les années qui ont passé je suis toujours inviter et Phoebe aussi. J’ai du rendre un projet et par conséquent j’arrive plus tard que tout le monde. Je retrouve rapidement ma meilleure amie toute seule dans un coin. « Hé ma Pheebs il est où ton beau sourire. » « Pas ce soir Sloàn. » J’ai l’impression qu’elle est constamment déprimée en ce moment et tout ça a cause de l’abrutit qui la laisser toute seule et enceinte. J’ai de plus en plus de mal à rester neutre et a endosser mon rôle de meilleur ami. Pourtant ce soir, je reste avec elle. Je la prends dans mes bras et la serre contre moi. « Ca va aller. Tu veux qu’on aille ailleurs ? » lui dis-je doucement comme pour la rassurer. Avant que je n’ai eu le temps de dire quoique ce soit, Phoebe viens m’embrasser. Le jour que j’attends depuis près de trois ans viens enfin d’arriver. Phoebe m’embrasse, mais deux minutes plus tard elle a disparue… Et depuis plus rien.