C’était sympa le week-end. Non pas que la semaine ne l’était pas sachant que je ne foutais rien mais l’atmosphère de la fin de semaine était bien plus relaxante. Trainer dans son lit jusqu’à treize heures, manger une pizza à quinze heures, prendre une douche à seize heures, retourner au lit à seize heures trente… Voilà quoi. Il était clair qu’il fallait que je me trouve un emploi. Mais finir caissière ne m’emballait pas. J’étais flemmarde, ouai et alors ? Mais bon, mieux vaut la flemmardise que de passer le code barre des rouleaux de papier toilette.  Je m’étirai. La maison était vide, ma sœur était en soirée je crois quant à mes parents, ils tenaient à s’offrir un diner romantique… au fast-food. Faut dire qu’on ne puait pas le fric non plus. Et avec une morfale comme moi à la maison, qui plus est ne fout rien, c’était certain qu’on ne pouvait pas vivre dans un palace et manger du caviar tous les soirs. « Putain, elle me fait chier elle » grommelai-je en voyant mes vêtements sur mon lit. Ma sœur ne s’était, une fois de plus, pas gênée pour m’emprunter une robe. Mais en plus, elle n’avait rien rangé. Je claquai la porte de ma chambre derrière moi avant d’empoigner les quelques fringues éparpillés sur ma couverture et de les mettre en boule dans mon armoire. J’en profitai pour attraper un short et un débardeur qui ferait office de pyjama. J’enfilai ça à grande vitesse puis allai allumer mon ordinateur portable. Je m’allongeai dans mon lit, me calant contre mes quatre oreillers car, oui, j’avais besoin d’être surélevée pour dormir tranquillement. Je sursautai. La sonnette retentit dans toute la maison et parvint même à mes oreilles alors que j’avais les deux écouteurs enfoncés dans celles-ci. Je me redressai et regardai l’heure. Dix-huit heures trente. Ça ne pouvait pas être mes parents et sûrement pas ma frangine. Alors je me relevai et allai à ma fenêtre, repoussant le rideau blanc. Tout ce que je vis c’était une tête chevelue. J’entrepris donc d’aller voir qui c’était en grognant. Manquant de trébucher sur les écouteurs qui gisaient sur le sol, je jurai à voix haute « Bordel de merde, je vais lui faire bouffer son envie de venir me casser les noisettes à lui. » Je descendis quatre à quatre les marches des escaliers et allai ouvrir. Je me raidis en voyant qui était sur le palier. SI on pouvait bander par les yeux, je dirai qu’il avait une érection des plus fatales. Ses yeux déferlaient sur mes cuisses nues ainsi que mon décolleté très plongeant. « C’est pas vrai Nick, tu fous quoi là ? » Il se gratta la tête et esquissa un sourire avant de s’approcher un peu plus. « Hop hop hop, dégages de là, y’a du monde chez moi, tu peux pas entrer. » Il passa la tête au-dessus de mon épaule et recula, haussant les épaules. « Allez Oyanna, juste un petit câlin ! » Je levai un sourcil, l’air dubitatif et manqua d’exploser de rire. Je le repoussai et à ce moment-là, il se jeta sur moi. Le contact de ses lèvres sur les miennes me donna la nausée et je ne perdis pas de temps à le repousser. « T’es dégueulasse bordel ! » Il s’accouda contre le mur posant qu’il ressemblait à un de ces mecs super sexy des magazines pour adolescentes. « Je sais que t’en as envie… » Je le regardai, le regard aussi moqueur que mes lèvres qui s’étaient arquées. « S’teu plait Nick, m’oblige pas à appeler les flics. » Je me retournai, prête à lui fermer la porte quand il dit « Je te rends ton portable si tu me laisses entrer. » Je fis demi-tour et le regarda, surprise, alors qu’il tenait mon téléphone dans ses mains. « Comment t’as fait ? » m’étonnais-je. Il haussa les sourcils et reprit « Je te tiens compagnie ce soir, en plus je peux payer une pizza si tu veux, et je te rends ton téléphone. » Je soupirai. De toute façon, je n’avais pas assez de fric pour en commander une et j’étais une piètre cuisinière. « Bon ok mais… » Trop tard, il était déjà entré. Je jetai un coup d’œil aux alentours avant de refermer la porte derrière nous.