Joanna & Slade.

Ma vie est un assemblage d'évènements plus ou moins importants. Tristes, joyeux, ils constituent mon histoire. Mais je ne perds pas espoir d'avoir un jour ce que je veux pour pouvoir faire mes adieux, pour enfin vivre dans un monde meilleur et oublier mes douleurs.

ça n'allait pas, non pas du tout. j'étais devant la tombe de mon frère. je parlais dans le vent.je parlais à une pierre tombale. c'est étrange, cette façon dont on peut pas laisser des gens partir. comme on a besoin de leur parler à eux et rien qu'à eux. cependant, j'ai envie de croire que  d'où il est, il m'entend. qu'il puisse m'aider d'une quelconque façon. je sais, ça n'existe pas. mais j'y crois. j'y crois car je veux que cette blessure ne soit pas aussi insupportable. je ne veux pas croire que les problèmes me heurtent si facilement. la mort de mon frère et maintenant ma stérilité. c'est peut-être mon destin d'avoir de douloureux événements. cependant, je sais que ça ne peut que me rendre plus forte. que ce n'est pas ça qui va m'anéantir. ça le fera peut-être un peu au début. seulement le temps permet de s'endurcir. « tu ne le croiras pas, j'ai acheté des vêtements de bébé alors que j'en ai pas. si tu étais là, tu me dirais que je fais n'importe quoi. seulement, je suis stérile Declan. je ne pourrais jamais avoir d'enfants. je ne serais jamais mère. » alors que je pleurais à la première phrase, je terminais mon monologue en rigolant. un rire nerveux. depuis que j'ai emménagé ave Joanne, je vois cet avenir. je vois cet avenir, je pourrais être mère aussi. il est vrai que considère Matthew comme mon fils. mais je sais qu'il n'est pas vraiment le mien et qu'un jour, sa mère peut débarquer. et à ce moment-là, je serais quoi. je ne serais plus rien. je refuse de le perdre, je refuse de perdre Joanne. « j'ai toujours voulu l'être. maintenant, je dois dire adieu à ça. j'ai mal. j'aimerais que tu puisses être là, tu puisses me prendre dans tes bras. je dois affronter la réalité, je dois me faire à cette idée. » je pose un baiser sur mes doigts puis je pose mes doigts sur sa tombe. je relève puis essuie mes jambes pour enlever la terre qui s'est mise là. j'attrape mes deux sacs. j'avance en me retournant une dernière fois pour regarder sa tombe. une tombe où je serais encore demain. j'ai besoin de m'y rendre un peu tous les jours. parfois, je ne parle même pas. je me contente de poser des fleurs et de la regarder. puis d'autres fois, c'est de longues heures. je parle de nos souvenirs ensemble. je parle de nos moments heureux. et le jour de notre anniversaire, c''est avec lui que je faite en premier mon anniversaire. j'arrive avec un énorme gâteau, son préféré. on souffle les bougies ensemble. quand il était encore de cette terre, il débarquait dans ma chambre comme un fou. il me sautait dessus avec un petit déjeuner de reine. une pile de pancakes avec des framboises et une montagne de chantilly recouverte d chocolat chaud. c'est ensemble qu'on le mangeait et qu'on finissait par en avoir plein le visage. je regarde mon portable. j'ai encore le temps. j'aime arriver à la maison avec que Matthew arrive. je me mets devant les fourneaux pour lui préparer un gouter de roi. ainsi, on partage un moment tous les deux en parlant de nos journées. on peut pas dire qu'aujourd'hui, je peux raconter beaucoup de choses vu que je n'étais pas au zoo. je dois dire que quand j'y vais pas, ils me manquent. j'ai toujours été proche des animaux et ça était naturelle que je me dirige dans cette voix. je marche tranquillement. cependant, je pense encore à ce que je viens d'apprendre. j'arrive pas à le faire sortir de ma tête.  j'entends encore la voix de mon médecin. je ressens encore cette sensation qui a fait que mon cœur a faillit exploser. je ne sais même pas si je serais capable de l'annoncer à Joanne. il sait tellement de choses sur moi. il m'a toujours aidé. sans lui, je n'aurais pas remonter la pente. je n'aurais pas réussi à sortir du trou. il a les mots justes, les mots parfaits pour se sentir mieux. cependant, ce n'est pas comme de perdre Declan. c'est différent. je ne sais pas. entre nous, ce n'est plus qu'une question d'amitié. on va plus loin sans vraiment savoir où ça vous menait ou ce qu'on est. et puis pourquoi vouloir mettre un nom sur quelque chose quand on est bien. pour l'instant, je suis heureuse. seulement, je sais qu'un jour, on devra parler de tous. de voir où ça va nous mener, de mettre un mot sur notre relation. je sors ma clé et je la tourne dans la serrure. je pousse la porte en posant mon sac à main et mon sac de vêtement dans le couloir. j'accroche ma veste. je passe par la salle de bain afin d'attacher mes cheveux. j'attrape une  bière dans le frigo. j'ai besoin d'un peu d'alcool. j'aurais bien opté pour un truc plus fort cependant je sais que ce n'est pas le meilleur moyen pour oublier quelque chose. je suis de nature souriante, je suis de nature à m'amuser. mais là, je suis calme. on peut pas voir que je vais mal. mais entièrement, je pleure. je vide mes larmes dans une cascade d'eau salé. je n'ai qu'une envie, c'est de foncer droit dans mes chambres et me glissait sous ma couette. c'est toujours un endroit réconfortant. un endroit où on était quand on était malade et qu'on avait le droit à la tendresse de maman. je sors les ingrédients des placards et je commence à faire ma petite cuisine. je suis assez maladroite quand je cuisine. je suis du genre à mettre des ingrédients de partout. et alors que je viens de mettre de la farine dans le saladier, j'en ai déjà sur le visage et dans les cheveux. au moins, ça me fait sortir un sourire. j'entends la porte de notre appartement s'ouvrir. ça doit être Joanne qui rentre. j'aurais pensé qu'il ne serait pas rentrer avant. qu'il serait rentrer après être chercher Matthew à l'école. je continue à faire mon bric à brac. j'arrive bientôt à avoir la bonne consistance à ma pâte. « je suis dans la cuisine si tu me cherches. » criais-je de mon endroit ne pouvant pas retirer mes mains du saladier.