NOM ▽ Doherty, mais après tout vous devez la connaitre, pas la peine de s'étaler là-dessus PRÉNOMS ▽ Judy, mais je vous préviens si vous l'appelez comme ça, vous risquez de vous en prendre une. Ce prénom lui vient de son "salopard" (comment elle l'appelle) de père, et refuse donc de l'utiliser. Emily est donc celui qu'on lui colle sur le front SURNOM(S) ▽ Emma. Elle aime déjà bien son second prénom, mais elle aime beaucoup ce surnom. Elle le prend d'ailleurs comme pseudonyme quand elle doit se présenter dans les interviews ou ailleurs ÂGE ▽ vingt-deux ans DATE DE NAISSANCE ▽ le 15 avril 1991 LIEU DE NAISSANCE ▽ écrire ici ORIGINES ▽ néo-zélandaise par sa mère, et anglaise par son père NATIONALITÉ ▽ néo-zélandaise ORIENTATION SEXUELLE ▽ hétérosexuelle, même si elle a déjà eu des expériences avec des femmes, mais elle sait que ce n'est juste qu'un passe-temps STATUT SOCIAL ▽ aisé, quand on voit tout ce qu'elle fait dans sa vie ce n'est pas étonnant STATUT CIVIL ▽ célibataire, dur comme fer MÉTIER ET/OU ÉTUDES ▽ mannequin, modèle-photo, et chanteuse AVATAR ▽ Taylor Momsen CRÉDITS ▽ tumblr

QUALITÉS ▽ charmante, libre, extravertie, maline, attentive et déjantée.
DÉFAUTS ▽ violente, méchante, rebelle, trop franche, susceptible et égoïste.

(pour cocher une case, ajouter checked après value="a" )
→ en soirée, quand vous trouvez quelqu'un à votre goût, quelle est la première chose à laquelle vous pensez ?
« il est sex / elle est bonne. » « hé madame ! avec tes yeux de biche, j'ai envie de t'appeler Bambi ! » « il / elle ressemble à mon père / ma mère. »

→ votre moitié vous dit je t'aime pour la première fois, quelle est votre réaction ?
je lui montre la sortie. je me mets à pleurer et je la demande en mariage. j'explose de rire.

→ vous avez passé la nuit en très charmante compagnie et vous vous réveillez à ses côtés.
je le / la fous dehors vite fait sans même lui laisser le temps de se rhabiller. je le / la regarde dormir. après tout, il / elle est trop mignon / ne comme ça. je lui vole ses sous-vêtements pour qu'il / elle passe quelques minutes de plus avec moi.

→ vous venez de vous faire plaquer, comment réagissez-vous ?
impossible, je le fais toujours avant. je pleure toutes les larmes de mon corps. j'appelle ma mère pour lui dire de préparer ses fameux cookies "spécial chagrin".

→ pour vous, les contes de fée, ça représente quoi ?
je préfère les adaptations où le prince a piqué ses fringues à la princesse. la vie parfaite. en plus, les oiseaux font le ménage. la seule personne qui a le droit de m'en lire, c'est ma mère, avant que j'aille me coucher.

PSEUDO/PRÉNOM ▽ candies-world/Aline ÂGE ▽ majorité internationale dans une semaine   SEXE ▽ a priori, une nana... enfin j'crois PLANÈTE/PAYS/RÉGION ▽ Naboo, dans le pays de Narnia, au sein de l'école Poudlard   LES LICORNES, TU AIMES ? ▽ qui n'aime pas les licornes ? T'AS PAS ENVIE D'ÊTRE UN PANDA, TOI ? ▽ bien sûr ! j'ai carrément un bonnet panda tout chaud pour l'hiver rude qui se prépare   TU NOUS AS CONNU COMMENT ? ▽ Bazzart est notre ami à tous, amen   ON EST BAISABLE OU PAS ? ▽ CARRÉMENT   UNE PROPOSITION OU SUGGESTION A NOUS FAIRE ? ▽ bah c'est déjà parfait donc... UN DERNIER TRUC A DIRE POUR TA DÉFENSE ? ▽ BWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH  (vous n'auriez jamais du mettre ce smiley... jamais...)

Code:

<pris>TAYLOR MOMSEN ɷ</pris> j. "emma" doherty

Now and again we try just to stay alive, maybe we'll turn it around 'cause it's not too late, it's never too late. Elle vit le jour dans un petit village paumé de Nouvelle-Zélande, fruit d'un amour intense entre un homme et une femme. Ils étaient heureux dans la petite ferme qu'ils tenaient, et à quoi ils tenaient plus que tout. Une union clandestine au départ, puisqu'au départ elle n'aurait jamais du finir avec lui. Avec ses origines anglaises, elle étaient destinée à un autre, elle y était fiancé. Elle s'y était attaché à cet anglais, mais lors de vacances passées en Nouvelle-Zélande, elle tomba sous le charme de ce fermier. Ce mode de vie la fascinait, elle qui venait de Londres. Elle quitta tout pour rejoindre cet homme. Il en était heureux. Il pensait ne jamais trouver l'amour à cause de son métier, de son passe-temps, de la passion de sa vie. Et là, cet ange, aux cheveux dorés est arrivé dans son monde. Pour son plus grand bonheur. Il en était fou. Il la cajolait, la comblait avec le peu de ressources qu'il possédait, le peu d'argent qu'il avait. La partie qui restait après avoir payé le loyer et la nourriture revenait à son ange. Pour qu'elle s'achète les plus belles parures, les plus beaux habits. Pour qu'elle se sente désirée dans cet endroit reculé. Ils vécurent heureux, et eurent donc cette petite fille qu'ils désiraient tant. C'est ainsi qu'on aimerait tous que cette histoire se finisse, sur un happy end. Cependant, ce serait un mensonge.

Toutes les femmes connaissent des épreuves pour donner la vie. La grossesse, avec les nausées, les hormones qui s'affolent, l'envie de constamment uriner, les doutes, les espoirs, les peurs. Puis, l'accouchement, quand leur ventre douloureux se bat pour mettre au monde un enfant, pendant des heures durant, supportant la douleur comme elles le peuvent. Et puis, la dernière et non des moindres, le baby blues. On ne connaît pas vraiment les raisons qui poussent les femmes à ce stade vivre cet épisode de dépression. Ce qu'on sait, c'est que certaine s'en sortent, et d'autres non.

Emily n'était pas une enfant facile. Elle ne fit pas ses nuits au bout de quelques semaines, mais au bout de dix longs mois d'enfer. Elle ne cessait de pleurer, sans qu'on ne puisse savoir la raison. Jour et nuit. Ils avaient beau la nourrir, la border, la bercer, rien n'y faisait. De quoi péter les plombs, surtout que ces cris n'étaient pas facile à ignorer, tellement ils étaient intenses. Sa mère se plongea peu à peu dans le baby blues, et n'en sortit plus. L'alcool fut son ami. Dissimulée derrière le comptoir du salon, cette bouteille l'aidait à tout oublier. Elle se retrouvait donc ainsi très souvent ivre pendant que son mari travaillait dehors. Elle délaissait ce qu'elle aurait voulu considérer comme la prunelle de ses yeux, la chair de sa chair, son propre sang. Mais plus elle passait des heures avec son enfant, plus elle la détestait. Une haine purulente. Celle qu'on peut difficilement cacher, même en étant très convainquant. Celle qui laisse un bébé pleurer dans son lit, en feignant de ne pas l'entendre. Celle qui emporte une personne dans une solution de substitution pour alléger ses pulsions : l'alcool. Peut-être que l'alcool a finalement sauvé la vie d'Emily.

L'ange blond fit ses valises, un matin. Ils n'arrivaient plus à se comprendre. Il voulait l'aider, elle voulait ne plus vivre avec eux. Ces deux êtres qui avaient bouleversé sa vie. Elle voulait retourner en Angleterre, reprendre sa vie où elle l'avait laissé. Abandonner son mari, abandonner sa fille. Elle n'était pas faite pour être mère, se disait-elle pour se rassurer, se convaincre que ce qu'elle faisait était mieux et qu'elle n'avait pas à se sentir coupable. Ce n'était pas sa faute, c'était la leur.

Il eut du mal à accepter ce départ, évidemment. Lui qui était dans les étoiles, il fut ramené violemment sur terre, avec cette dur réalité. L'amour de sa vie était parti. Et ça aurait pu se passer différemment s'ils n'avaient pas décidé de faire un enfant. D'unir leur corps et leur âme pour qu'il en découle un petit être fragile. Mais aussi fragile fut-il, cet enfant avait tout gâché.

Plus elle grandissait, et plus Emily ressemblait à sa mère. Ces mêmes cheveux dorés, ces mêmes yeux étincelants. Et ça le rendait fou. C'était comme si le fantôme de son amour perdu revenait le hanter. Et il refusait d'être ainsi nargué par cette fillette qui avait foutu sa vie en l'air. Il refusait qu'elle se laisse pousser les cheveux, qu'elle passe trop de temps avec lui, et surtout qu'elle fasse référence à sa mère. Toutes les photos qui ornaient avant tous les meubles avaient été enlevé. La fillette ne vit jamais le visage de sa mère. Il refusait d'en parler, c'était devenu un sujet tabou. Alors, elle rêvait, s'imaginait les aventures de sa mère. Mais jamais, dans son esprit, elle aurait pu penser que sa mère était une lâche. Pour elle, c'était une grande femme d'affaire qui voyageait beaucoup. On sait tous que les enfants ont une imagination débordante. Surtout pour oublier la galère de leur vie quotidienne.

Elle recevait des coups. Dès que son père était ivre, qu'il était en colère, ou juste parce qu'elle avait dit un mot de travers. Elle avait apprit à vivre avec. Elle faisait tout pour éviter d'être trop près de lui, faisait attention à ce qu'elle disait, elle criblait le moindre de ses mouvements pour ne pas attiser la colère de son père. Petite, elle en avait peur. Comme un enfant qui a peur du noir, du monstre sous le lit, de Dracula. Emily avait néanmoins très vite fait la différence entre les peurs réelles, et irréelles. Et avoir peur des araignées était le dernier de ses soucis face à son père. Jamais il ne l'avait prit dans ses bras, ou alors elle ne s'en souvenait pas. Jamais il ne l'avait félicité pour une bonne note, peut-être était-ce parce qu'elle en ramenait rarement. Jamais il ne l'avait emmené voir du pays, où alors le pays se résumait aux frontières du village.

Plus elle grandissait, et plus les tensions naissaient en elle. Un mouvement de rébellion. Elle en avait assez d'avoir peur de toutes les conséquences de ses moindres faits et gestes. Assez de recevoir ces coups. Assez de sentir ce regard pesant dans son dos. Elle ne voulait plus vivre ça. A seize ans, elle finit par faire à son tour ses valises. Elle claqua la porte de chez elle. Aucune larme ne fut versée. A quoi aurait-il servit ? Ils ne se connaissaient plus. Ils étaient deux étrangers pour l'autre. Plus jamais ils ne voulaient avoir affaire avec l'autre. Et cela convenait parfaitement à l'un et à l'autre. Que chacun fasse sa vie, point.

Tonight we're going hard just like the world is ours we're tearing it apart we know we're superstar we are who we are. Seule à la ville, à seize ans, sans aucune expérience concrète dans le milieu professionnel. Encore une péripétie à surmonter pour cette belle blonde. Mais elle se sentait prête, et surtout obligée de s'en sortir. Elle se trouva tout d'abord une chambre d'hôtel dans un bâtiment à la sortie de la ville. Oui, le quartier craignait, mais elle était sûre qu'elle pourrait payer sa chambre pendant un temps, avec le peu d'économie qu'elle avait dans sa valise. Et dès le lendemain, elle se lança dans le monde du travail. Maline, la petite. Elle savait pertinemment ce que voulait les gens, elle arrivait facilement à les cerner. Et elle savait bien endosser un rôle lorsqu'il le fallait. Et là, c'était une question de vie ou de mort.

Le lendemain, elle éplucha les annonces dans les journaux, sur Internet (qui avait à l'époque un débit bien médiocre par rapport à ce qu'elle a aujourd'hui) et elle se déplaçait dans les boites pour demander du travail. Au départ, son look de dépravé ou de paysanne rebutait un peu les recruteurs, c'était surtout ça dans les grosses boites. Elle ravala donc son ambitieux de grandeur et se tourna, presque avec honte au début, vers des bars miteux avec des gens peu recommandables. Elle n'avait pas le choix après tout, si elle voulait quitter son trou à rat. Elle fut finalement embauché pendant 6 mois dans un bar qui se voulait irlandais, pour remplacer un salarié qui s'était blessé à la tâche. Au bout de deux mois, elle trouva un appartement -enfin elle le prenait avec optimisme, même si elle vivait dans une chambre de bonne qui ne devait pas dépasser les 15m². Mais c'était déjà mieux que dans sa chambre d'hôtel. Au moins, elle avait ses sanitaires, sa douche et sa cuisine. C'était déjà plus hygiénique, et ça la rassurait dans la protection de sa vie privée.

Lorsque les six mois sont passés, elle retrouva heureusement bien vite du travail, dans un autre bar, avec une aussi mauvaise réputation, mais au moins elle arrivait à vivre. Avec quelques extra. Quand on vous dit qu'il faut faire attention à ses fréquentations, ce n'est pas une connerie. En effet, les clients et les amis qu'elle arrivait à se faire à l'époque l'ont peu à peu entraîné dans le cercle vicieux de la drogue. Une silhouette sombre dans la ruelle d'à côté, une petite liasse de billet, et on repartait avec un sachet de poudre dans la poche. On se dit tous au départ qu'on ne tombera jamais accro, qu'on arrivera toujours à arrêter lorsque le moment viendra. Sauf que l'ange blond n'avait aucune envie de s'en sortir. Cela lui permettait de s'évader, d'aller dans un tout autre univers, où elle ne vivrait pas dans cette chambre étroite, mais dans une vaste maison, où elle n'aurait pas à se soucier de l'argent ou quoi que ce soit, où elle pourrait vivre de sa passion : la musique.

C'était peut-être la seule chose positive qu'elle a hérité de son père. Il était un grand adepte de musique, et elle a grandi sous les meilleures influences : les Beatles, les Rolling Stones, U2, Scorpions, et j'en passe et des meilleurs. Elle adorait écouter les vinyles qu'il avait réussi à récupérer plus ou moins malgré lui, et il les faisait marcher sur le tourne-disque du salon. Elle restait donc souvent dans l'escalier, et elle se contenter d'écouter, parfois elle chantonnait mais pas trop fort pour ne pas déranger son père et échapper ainsi à une nouvelle colère de sa part. Elle a toujours rêvé de percer dans le milieu de la musique. Vivre de sa passion. Sans doute qu'une partie d'elle était aussi entraînée par l'ambition et l'envie d'être reconnue dans la rue. Exister. Exister pour quelqu'un d'autre, pour des gens qui se soucieraient d'elle, pas comme son père qui s'en fichait royalement d'elle. Un manque d'attention qui la pesait encore lorsqu'elle était adolescente.

Quelle ne fut pas sa surprise quand elle réussi à trouver une vieille guitare dans la rue. Un mec qui s'en était débarrassé parce qu'il n'en voyait plus l'utilité sans doute. Elle attendait là, posée sur le mur, seule, qu'un camion l’entraîne dans une usine où elle serait détruite et ensuite recyclée. La blonde ne laissa pas passer l'occasion. Certes elle était vieille, en mauvais état et certaines cordes étaient usées jusqu'au bout, mais elle était persuadée qu'elle en prendrait soin. Elle l'emporta chez elle, se fichant éperdument du bruit qu'elle faire. Elle avait une guitare, elle voulait s’entraîner pour s'évader encore, avec une pointe de cocaïne dans le sang. Oui, là tout son univers pourrait lui paraître presque réel.

Quelques jours plus tard, à coup de magouille et de chantage, elle récupéra tous les éléments nécessaires pour rendre une seconde jeunesse à cette guitare, qui se révélait d'ailleurs excellente. C'est à ce moment-là que la fibre artistique fit vibrer tout son être. Elle commença a écrire des chansons, et même à reproduire des mélodies dans un petit carnet qu'elle emportait avec elle. Elle n'avait jamais suivi de cours de solfège ou de quelque chose d'équivalent, mais elle avait une écriture personnelle, et un code qu'elle seule pouvait comprendre. Des dessins, abstraits et stupides pour certain, mais pour elle, ça offrait des possibilités infinies. Lorsqu'elle rentrait du travail le soir, elle passait une bonne partie de la nuit à travailler ses partitions et ses chansons. Sa voix, incertaine et discrète, attrapa le timbre particulier qu'on lui connaît aujourd'hui. Ses doigts devenaient durs et rugueux au fur et à mesure qu'elle grattait sa guitare. Son oreille arrivait peu à peu à percevoir les bonnes ou les mauvaises notes qu'elle jouait ou qu'elle chantait. Son être entier se conditionnait doucement mais sûrement dans le difficile travail d'apprentissage de la musique. Et elle arrivait parfaitement à surmonter tous les obstacles, presque toute seule. Elle en était pas peu fière. Elle gagnait de l'assurance, et doucement le caractère fort qu'elle avait depuis sa naissance se transformait en confiance en elle. Les gens n'avaient pas intérêt à lui marcher sur les pieds dans le passé, mais par la suite c'était bien plus difficile pour eux de soumettre Emily a une quelconque autorité. C'était un électron libre, qui savait qu'elle valait mieux que la vie qu'elle vivait. Elle attendait juste le bon moment pour attaquer. Et ce moment arriva bien plus vite qu'elle ne l'aurait pensé. Car faut-il vous rappeler qu'elle a encore seize ans lorsque sa vie a basculé ?

Un restaurant a accepté de l'embaucher presque pour de bon -histoire de voir s'il n'y avait pas mieux ailleurs- et elle se retrouva serveuse pour un établissement plus « prestigieux » -ce n'était pas le trois étoiles non plus- que ce qu'elle avait pu connaître jusqu'à présent. Alors qu'elle apportait son plat à un client dont elle ne connaissait absolument pas l'importance qu'il allait avoir dans sa vie, elle chantonnait une chanson des Rolling Stones en même temps. Elle préférait chanter pour elle-même puisqu'elle jugeait que la musique qu'ils passaient dans le restaurant était bien trop pauvre et inaudible. C'est là qu'elle se fit accoster par cet homme. Elle avait l'habitude que les clients l'arrêtent pour lui demander son numéro, ou pour lui poser des questions qu'habituellement ils ne se seraient jamais permis de poser. Blasée, elle se tourna vers lui, attendant d'entendre ce qu'il allait lui demander. « Chantez encore s'il vous plaît. » La surprise a pu se lire sur son visage. Elle se demandait si c'était une blague, mais l'air sérieux de l'homme d'affaire ne trompait pas. Il attendait vraiment qu'elle chante à nouveau. Quelques tables se turent pour observer la scène. Sans doute connaissaient-ils l'homme assis sur sa chaise, mais la blonde était certaine de ne l'avoir jamais connu auparavant. Elle bomba donc le buste et se remit à chanter, un peu plus fort cette fois. Elle lut toutes les expressions qui passaient sur le visage de l'homme pendant ce court instant mais elle étai sûre d'une chose : il était satisfait. A la fin de sa prestation, sans rien dire autre chose d'autre que « très bien », il lui remit une carte de visite où était inscrit son adresse et son numéro de téléphone. Elle ne comprit qu'à la fin de son service ce que ça voulait dire : elle avait enfin la chance qu'elle voulait. Elle allait travailler avec une maison de disque.

Pendant six mois, elle ne fut que simple parolière, mais par la suite, la maison de disque se rendit vraiment compte du potentiel de cette petite. On lui proposa d'enregistrer un album avec quelqu'un. Mais pas avec n'importe qui. Vivien. Quel heureux hasard.

Vivien et Emily se connaissaient depuis plusieurs mois déjà, en fait au moment où Emily travaillait dans le premier bar où elle avait postulé. Vivien se produisait déjà dans cet établissement, même si elle n'avait pas de notoriété. La blonde l'avait remarqué, et elle trouvait qu'elle avait une voix exceptionnelle, elle qui avait déjà un soupçon d'oreille musicale. Elle alla ensuite la féliciter lors de son second concert, et le courant est très bien passé entre elles. Opposées dans leur style et dans leur musique, elles devinrent néanmoins rapidement inséparables, presque comme des sœurs. Et c'était ainsi qu'Emily voyait la brunette : comme la sœur qu'elle n'avait jamais eu. Bien vite, elles décidèrent d'emménager ensemble, toutes les deux des âmes en peine et perdues, dans l'attente qu'une personne leur donne une chance de percer dans la chanson. Elles vivaient simplement, à s'écouter chanter et jouant l'une pour l'autre. Vivien devint la muse d'Emily et inversement. Deux âmes sœurs qui s'étaient retrouvé par le plus grand des hasards dans un bar miteux. Et se fut presque en même temps qu'elles furent repérées par la même maison de disque. Au départ, elles étaient séparées puisqu'elles avaient été recruté sans l'autre. La maison ne s'était pas rendu compte du pouvoir et de l'alchimie qui se dégageait de ces deux femmes. C'est en les voyant ensemble et chanter qu'ils décidèrent de leur proposer cette opportunité. Et bien sûr elles acceptèrent. Il ne pouvait pas en être autrement.

Elles furent connues relativement rapidement, la maison de disque faisait des pieds et des mains pour faire de la publicité sur leur nouveau duo choc. Bien vite, Emily était reconnue dans la rue, elle entendait ses chansons dans la radio, elle pouvait enfin quitter ce quartier malfamé pour emménager dans une maison digne de ce nom. Elle s'épanouissait comme un nénuphar dans l'eau. Sa musique était reconnue comme de l'art, sa voix était appréciée, c'était tout ce qu'elle avait désiré. Elle pouvait commencer une nouvelle vie avec son amie de toujours.

Putting my defenses up, 'cause I don't wanna fall in love, if I ever did that, I think I'd have a heart attack. Leur réputation fut rapidement faite, et les deux jeunes femmes pouvaient à présent être arrêtées dans la rue par des fans de leur ville, et plusieurs centaines de personnes venaient régulièrement à leur représentation public. Sur la scène international, elles ne faisaient pas encore les gros titres pour leur musique, mais plutôt pour les arrestations de la sulfureuse blonde. Ah ça oui, Emily -renommée Emma car elle avait toujours adoré ce prénom et ça ne changeait pas trop de son prénom original- gagna rapidement en réputation de jeune femme sulfureuse, que ce soit pour ses coups d'un soir qu'elle enchaînait et que les paparazzis ne se gênaient pas de prendre en photo, pour des soupçons de consommation de drogue et surtout pour ses relations étroites avec les agents de police qu'elle voyait tous les trois jours selon les rumeurs. Mais ça, j'y reviendrai plus tard.

Emma avait bien plus l'habitude de se faire draguer depuis qu'elle était connue. Il était rare qu'un groupe de jeunes passe à côté d'elle sans qu'ils lâchent des mots vulgaires vis-à-vit de ses fesses, sa poitrine, ou l'insultait carrément, pensant sans doute que cela pousserait la blonde dans leur bras. La plupart du temps, elle leur faisait un doigt et s'en allait. Mais s'ils allaient vraiment trop loin, il n'était pas rare que les coups pleuvent. Mais là aussi, j'y reviendrai plus tard. La patience est une belle vertu mes amis.

Comme je le disais, elle avait maintenant l'habitude d'être draguée à tous les coins de rue, et c'était donc avec une petit appréhension qu'elle accompagnait sa meilleure amie pour sortir dans un bar pour boire un verre et se vider la tête après une journée chargée, passée dans le studio d'enregistrement. Elle avait simplement envie de passer une soirée tranquille avec son amie, sans que des abrutis ne viennent les aborder pour leur proposer des plans à plusieurs ou des autographes à la chaîne. Mais heureusement, dans le bar où elles allèrent ce soir-là, personne n'allait les déranger. Elles étaient tranquillement installées près du comptoir, et une discussion naquit avec le serveur. Plutôt beau garçon, il avait commencé à parler avec elles, mais pas parce qu'elles étaient connues ou qu'il voulait coucher avec elles deux en même temps. Il voulait simplement discuter avec des personnes normales, des êtres humaines. Et ça faisait bien longtemps qu'on ne leur avait pas parlé avec autant de sincérité.

Il semblait très intéressé par Vivien, la brunette du duo à succès. Bien plus que par Emma. Cela aurait pu ne pas lui poser de problème si elle n'était pas très attachée à sa meilleure amie. Or, c'était le cas. Elle avait très peur qu'elle parte, et qu'elle la laisse seule, bien plus seule qu'elle ne l'était maintenant. Et puis, c'était son âme sœur, elle ne voulait pas la voir partir. Mais réaction paradoxale, Emma affirmait à Vivien qu'elle n'était pas attirée par Zeke. Elle la jetait dans les bras de ce beau brun. Alors que tout son être lui hurlait de faire marche arrière.

Elle refusait de l'admettre, mais on pouvait clairement ressentir qu'elle crevait d'envie d'être avec Zeke. Il lui avait plu dès leur première rencontre. Sa simplicité, sa douceur. Il était différent de ces autres mecs en rûte qui ne cherchaient que le sexe et même la notoriété d'avoir couché avec Emma. Il s'en fichait de ce qu'elle était, il voulait discuter avec l'humaine qui était dissimulée sous cette carapace en acier. Il était d'une gentillesse irréprochable, bref il était loin de ce qu'elle connaissait des hommes qu'elle avait croisé dans sa vie. Ils se mirent à s'envoyer fréquemment des messages, elle trouvait semblait-il une oreille attentive autre que celle de Vivien. Cela lui apportait un bien fou, même si elle ne lui disait rien sur son passé avec son père, et elle restait très évasive sur ses années de galère. Elle restait secrète, même s'il arrivait à gratter cette carapace pour entrevoir l'âme de la jeune femme.

Cependant, une ombre venait gâcher le tableau de cette relation amicale constructive : Vivien. Dès qu'elle eut la bénédiction de la blonde, elle s'était jeté sur lui et elle était à présent avec lui depuis quelques mois. Emma en était malade. Et elle se sentait stupide au plus haut point. Pourquoi ne pas s'être battue pour obtenir Zeke ? Parce qu'elle ne voulait pas perdre sa meilleure amie. Elle était prête à tout pour la garder auprès d'elle, ne pas qu'elle lui en veuille, même si elle devait passer à côté du bonheur. Elle était certaine qu'elle pourrait supporter ça. Elle avait sous-estimé sa fragilité.

Elle était autant accro à Zeke qu'à la drogue. Eh oui, elle en consomme encore et toujours, depuis qu'elle l'a essayé à ses seize ans. Et devinez un peu qui est un bon vendeur de drogue ? Vous l'avez deviné, le beau brun. Ceci explique un tant soit peu la raison pourquoi Emma passe pas mal de temps chez Zeke. Même si la véritable version était qu'elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un contact avec lui au moins une fois par jour. Elle fait tout pour cacher ses visites répétées chez le jeune homme à sa meilleure amie, car elle sait que ça apporterait un nouveau conflit entre les deux colocataires. Vivien se méfie d'elle, et elle le ressentait. Elle l'invitait rarement à leur sortie, et même lui était rarement venu chez elles, sauf en cas d'un événement particulier. La brune fait tout pour éviter qu'Emma s’immisce trop dans sa vie de couple officieuse, ce qui blesse énormément la blonde. Et qui la pousse a consommer de la drogue pour se sentir bien. Ce qui la pousse à aller chez Zeke pour aller se ravitailler en conséquence. Un cercle vicieux dans lequel les deux jeunes femmes se sont enfoncées, et dans lequel elles semblent prises au piège. Même Zeke ne pourrait qu'envenimer les choses. S'il quittait Vivien, Emma en serait tenue pour responsable. Si Emma se jette sur Zeke, Vivien la repousserait loin de sa vie. Si Vivien continu ainsi d'ignorer Emma, celle-ci risque de faire de belles conneries et surtout de mettre sa vie en danger. Une situation bien compliqué pour ces jeunes si vulnérable en amour.

So what if you can't see the darkest side of me, no one will ever change this animal I have become. La réputation d'Emma n'est plus à faire. Certes, elle est une bonne chanteuse et musicienne, elle est célèbre pour ses chansons et ses performances sur scène. Mais elle est également réputé pour ses déboires et ses liens très étroits avec la Justice. Elle a, on le sait, un caractère très fort. Il suffit d'un rien pour que tout dérape. Pour que les cris fusent, pour que les coups pleuvent, et pour que les flics rappliquent.

Elle a effectivement eu plusieurs sales histoires avec la police. Coups et blessures sur un vendeur, trouble à l'ordre public, tapage nocturne, conduite à l'état d'ivresse. Heureusement, elle n'a jamais eu de soucis par rapport à sa consommation d'alcool, et ses relations dans les studios de production de ses albums ont toujours réussi à étouffer l'affaire. Il arrivait qu'elle apparaisse en première page dans la presse à scandale, mais elle arrivait à ne pas se retrouver en prison, et c'était presque miraculeux quand on savait la liste de son casier judiciaire, qui était aussi long qu'un bras.

On la connaît pour son côté sulfureux. Elle couche à droite à gauche, avec n'importe qui, elle fait des shows osés parfois sur scène, on la soupçonne de consommer de la drogue, bref elle est bien connue par les services de police, ainsi que les fans ou les « haters ». Ces derniers lui crachent dessus en trouvant tous les arguments du monde pour ne pas écouter sa musique, ne prenant même pas la peine de comprendre le sens des paroles de certaines de ses chansons. Les catholiques renforcés ont pitié d'elle parfois, mais ils disent surtout qu'elle est loin d'être un exemple pour les jeunes, et une ou deux pétitions ont déjà vu le jour pour que les gens arrêtent de l'écouter, d'acheter ses disques, et clamaient l'envie de la voir hors de la scène.

Cependant, ils ne se soucient guère de la réelle personne qu'est Emma. Elle fait tout ça car elle est perdue. A part Vivien, personne ne la connaît vraiment, ne sait pourquoi elle fait tout ça. Elle est brisée à l'intérieur. Orpheline de mère, mal-aimée par un père qui ne prenait pas soin d'elle. La drogue est rapidement apparue comme une solution de facilité pour échapper à tout ça. Pour oublier sa vie, ses déboires. Au fond d'elle, une petit voix lui dit de se calmer, mais elle ne peut s'en empêcher. Comme possédée par un mal-être qui la ronge depuis sa naissance, elle veut attirer l'attention pour exister pour quelqu'un, quel que soit la manière de faire.

Seulement, une seule personne remet son raisonnement en jeu, et lui affirme que ce n'est pas la bonne manière : Zeke. Il est là, lorsqu'elle a besoin de quelqu'un. Quelqu'un d'autre que Vivien. Ils se sont déjà disputé à ce sujet, sur ses conneries. Il sait à quel point elle est fragile, et ça lui fait peur. Elle ne veut pas qu'elle en profite, elle se méfie tout de même un peu de lui. Même s'il sait qu'il a raison. Elle fait tout ça pour exister, mais lorsque quelqu'un veut rentrer dans sa vie, elle le rejette. Vivien fut la seule exception à cette règle, et elle est sur le point de faire une nouvelle fois cette erreur. Elle est prête à rejeter sa meilleure amie pour ne pas souffrir. Elle se place toujours comme la victime, qu'elle sera forcément trahie comme elle l'a été de nombreuses fois dans sa vie. Elle prend toutes les excuses du monde pour expliquer son comportement, mais Zeke est le seul à voir la véritable raison de son refus d'être aidé par quelqu'un. Elle le déteste pour sa facilité à voir sa véritable âme, cependant ça lui fait tout de même du bien car elle se sent comprise. La carapace commence à fissurer petit à petit à cause de ce beau brun, et ça lui fait peur. Être ainsi mise à nue lui fait peur.